Le texte BibNum récemment paru est consacré au coronographe de Lyot. D’abord Lyot (1897-1952), un sacré bonhomme, c’est important de le faire mieux connaître : un type sympathique, hors du milieu scientifique traditionnel – en fait un ingénieur, à l’origine ; il se prend de passion pour le site du Pic du Midi de Bigorre et son observatoire – on l’imagine plus souvent là-haut dans les neiges qu’à faire des salamalecs aux collègues à Toulouse ou à Paris.
Ensuite le coronographe – un nom compliqué mais un concept assez simple, et surtout rendu effectif par Lyot. Mettre un disque noir dans un télescope pour ne voir que la couronne et non l’astre était une idée que bien d’autres avaient eue, mais Lyot réussit à annihiler les effets perturbateurs, la diffraction dans le télescope et les différents types de diffusion ; rappelons ces derniers ici, ce sont parmi les points que je retiens de ce texte :
1) La diffusion de la lumière solaire par les molécules d’azote et d’oxygène de l’atmosphère terrestre – c’est elle qui explique la couleur bleue du ciel (précédent billet)
2) La diffusion de la lumière solaire par des corps de plus grosse taille comme les molécules d’eau des nuages – à l’inverse de la précédente elle est indépendante de la longueur d’onde – c’est elle qui explique la couleur blanche des nuages
3) La diffusion instrumentale, par les lentilles du télescope lui-même ! (Lyot dans son texte donne une belle image des tâches de lumière parasite sur une lentille, allez voir). Et là j’admire le montage inventé par Lyot – n’ayez pas peur du schéma c’est assez simple.
Regardez surtout les angles. Au lieu d’un simple carton noir vertical en B, Lyot met un miroir argenté légèrement incliné en J, évacuant la lumière parasite à travers une ouverture K (avec un angle choisi, aussi), sans oublier l’ouverture K’ à droite pour évacuer la lumière réfléchie en K. De la belle ouvrage, non ?
Au fait, n'oubliez pas le précédent billet Flammes du Soleil, et le remarquable documentaire de 1953 sur Lyot et ses flammes.