Du point de vue du recrutement en entreprise, la conséquence en est le cercle vicieux suivant : non-valorisation du titre de docteur dans nos entreprises <---> prééminence du recrutement dans les grandes écoles pour des carrières généralistes.
Du point de vue de l’enseignement secondaire, la conséquence en est le paradoxe suivant, que nous citons : " Le paradoxe du système français est donc à la fois d’obliger à des choix très précoces, entre la filière scientifique et la filière littéraire (dès la classe de seconde), entre la filière scientifique et la filière management (dès le bac), et en même temps de repousser le plus tard possible les choix concrets engageant vraiment la personnalité et les motivations". Apparaît une division entre un corps scientifique et un corps "lettré", dépourvu des notions élémentaires de la science moderne.
Du point de vue de l’économie elle-même, la conséquence en est critique pour notre pays : car dans l’économie de la connaissance dans laquelle nos entreprises sont impliquées, de plus en plus les techniques industrielles touchent à des process élémentaires décrits par les sciences fondamentales. Par ailleurs, les percées scientifiques ou techniques sont à présent "diagonales" (informatique, biologie), alors que l’enseignement généraliste des grandes écoles s’est très peu adapté à l’interdisciplinarité.
En réaffirmant l’importance des grandes écoles, l’auteur conclut en préconisant leur réforme (par exemple le regroupement Mines-Ponts), à mener en parallèle de la réforme de l’université (mais sans fondre les unes dans l’autre).
PS 3: P. Veltz, à l'appui de son raisonnement, aurait pu parler de la formation des "corpsards" dans les grandes écoles (dites du premier rang), très éloignée de la science. J'en profite pour publier ici une note que j'avais faite il y a cinq ans au Ministère de la Recherche sur le thème "Corps des Mines et science".