9 octobre 2007
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Albert Fert, 69 ans, a obtenu pour ses travaux sur l’électronique de spin (ou spintronique), le prix Nobel de physique 2007, qu’il partage avec l’allemand P. Grünberg. Tous deux sont co-découvreurs de la « magnétorésistance géante », qui a permis de multiplier la capacité de mémoire des disques durs, en utilisant la propriété de spin de l’électron.
J’avais eu la chance, dans mes fonctions, d’assister à la remise de la médaille d’or du CNRS en 2003 à Albert Fert (communiqué CNRS 2003). Ce qui m’avait frappé est à quel point ce scientifique était imprégné de technologie. D’ailleurs, son dernier poste au sein du CNRS avant sa retraite était la direction d’une unité de recherche mixte Thalès/CNRS. Dans son discours de 2003, Fert avait indiqué quelque chose de frappant, à savoir qu’il avait dû interrompre certaines de ses recherches à la trentaine, car il ne pouvait aller au-delà de certaines limites des instruments ; et que, vingt ans plus tard, la technologie ayant progressé, il avait repris ces mêmes recherches, qui avaient abouti au concept fécond de spintronique.
Les nanosciences et nanotechnologies (difficile de distinguer les deux, d’ailleurs), dont fait partie la spintronique, marient intimement la science et la technologie : de la même manière que la science fait progresser, par ses applications, la technologie, dans l’autre sens la technologie permet de faire progresser la science, y compris la science la plus fondamentale (par exemple validation de la relativité générale par la conquête de l’espace, résolution du paradoxe EPR d’Einstein par Aspect en 1982, … et aussi les nanosciences) (j’avais exprimé cela en conclusion d’un article de mai 2007, où je citais les travaux de Fert comme illustration de cette idée).
Enfin, comme le dit sans amertume et sans rancœur Fert dans un article du Monde du 9 janvier 2004 suite à sa médaille d’or du CNRS, c’est son collègue allemand (co-prix Nobel) qui, avec son organisme de recherche, avait déposé les brevets de la magnétorésistance géante, qui s’avéreront fructueux puisque de nombreux industriels utilisent cette technologie … de quoi alimenter la discussion sur les dépôts de brevet en France.
Mais l’heure est à la joie, et bravo Albert Fert pour ce magnifique prix Nobel !
J’avais eu la chance, dans mes fonctions, d’assister à la remise de la médaille d’or du CNRS en 2003 à Albert Fert (communiqué CNRS 2003). Ce qui m’avait frappé est à quel point ce scientifique était imprégné de technologie. D’ailleurs, son dernier poste au sein du CNRS avant sa retraite était la direction d’une unité de recherche mixte Thalès/CNRS. Dans son discours de 2003, Fert avait indiqué quelque chose de frappant, à savoir qu’il avait dû interrompre certaines de ses recherches à la trentaine, car il ne pouvait aller au-delà de certaines limites des instruments ; et que, vingt ans plus tard, la technologie ayant progressé, il avait repris ces mêmes recherches, qui avaient abouti au concept fécond de spintronique.
Les nanosciences et nanotechnologies (difficile de distinguer les deux, d’ailleurs), dont fait partie la spintronique, marient intimement la science et la technologie : de la même manière que la science fait progresser, par ses applications, la technologie, dans l’autre sens la technologie permet de faire progresser la science, y compris la science la plus fondamentale (par exemple validation de la relativité générale par la conquête de l’espace, résolution du paradoxe EPR d’Einstein par Aspect en 1982, … et aussi les nanosciences) (j’avais exprimé cela en conclusion d’un article de mai 2007, où je citais les travaux de Fert comme illustration de cette idée).
Enfin, comme le dit sans amertume et sans rancœur Fert dans un article du Monde du 9 janvier 2004 suite à sa médaille d’or du CNRS, c’est son collègue allemand (co-prix Nobel) qui, avec son organisme de recherche, avait déposé les brevets de la magnétorésistance géante, qui s’avéreront fructueux puisque de nombreux industriels utilisent cette technologie … de quoi alimenter la discussion sur les dépôts de brevet en France.
Mais l’heure est à la joie, et bravo Albert Fert pour ce magnifique prix Nobel !
Published by Alexandre Moatti
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