Il est un argument que je ne vois jamais (mais mea culpa sans doute) dans les débats sur le nucléaire : c’est celui de l’emprise au sol. Quelle surface de paysages altère-t-on par des éoliennes, comparé à une centrale nucléaire ? Je suis ce jour à Fécamp, où déjà quatre à cinq éoliennes sont au droit des fameuses falaises de craie (photo), et où un des quatre à cinq projets d‘éolien offshore (appel d’offres gouvernemental de 2011) verra le jour d’ici 2015 (83 éoliennes de 6MW chacune, superficie au large de 75 km²). J’ai essayé de comparer les superficies, à puissance donnée.
Fécamp , cap Fagnet (photo A. Moatti)
Une réacteur nucléaire produit en moyenne 1300MW – une centrale nucléaire peut comprendre plusieurs réacteurs : la centrale de Cattenom (Moselle) en a 4, avec une puissance nominale de 5200 MW. Elle équivaut à 870 éoliennes dernier cri, ou à une dizaine de parc éoliens offshore : chacun verra midi à sa porte – les antinucléaires diront qu’il n’est pas si élevé que cela. Quand même, un petit millier d’éoliennes, ce n’est pas rien du point de vue de l’emprise au sol.
La centrale de Cattenom occupe 415 hectares soit environ 4 km². Un parc éolien offshore occupe 75 km². Si l’on rapporte à la superficie : une centrale a une puissance de 1300MW au km², un parc éolien une puissance de 4,3MW au km². Le propos n’est pas anecdotique, concernant la préservation des campagnes et des paysages, si l'on s'intéresse à une forme de décroissance en termes de constructions permanentes. Il est aussi scientifique : c’est parce qu’on a découvert la force nucléaire (force d’interaction forte), si importante dans un si petit volume (le volume intra-atomique), que l’on peut produire de l’énergie nucléaire sur une petite superficie.
Après tout, on parle bien de fermes éoliennes : pourquoi ne calculerait-on pas leur rendement à l'hectare ?
(lire mon billet suivant sur le même sujet)